​Lorsque j'ai commencé à peindre je devais avoir 15 ou 16 ans. Je dessinais beaucoup. A cette époque je fis la connaissance de Christian Schneider et de son épouse Puce. La première fois que je pénétrais dans l'atelier de Christian, ce fut magique, une révélation. ​ Mais comment fait on pour peindre ? Tu prends des tubes , des pinceaux, un liant ... et tu peins, commence sur du carton toilé. ​ J'étais enivrée par les odeurs, les couleurs, ce monde qui était prêt à m'emmener et qui m'accueillait. ​ Je me souviens avoir choisi des fruits pour mon premier essai. C'était maladroit, je n'avais aucune base, mais qu'importe, j'étais heureuse. J'apportais régulièrement le fruit de mon travail à Christian. Il n'a dès lors cessé de m'encourager me disant que j'étais née peintre et qu'il fallait que je travaille régulièrement.  Je n'ai jamais pris de cours de peinture. Son regard, ses conseils , ont été précieux. ​ Les années ont passés et je sentais de plus en plus au fond de moi que toutes ces toiles figuratives n'étaient qu'une étape, j'étais comme enfermée dans le motif, dépendante d'une composition, d'un paysage.... Mon tempérament rêveur et spirituel réclamait de l'émotion, j'avais besoin de me libérer, de m'exprimer. Un soir de 1996, année bissextile, pas n'importe quel soir, le 29 février, il se passa quelque chose, un déclic, un message, une réponse. Je passais la soirée avec des amis, chez moi, nous partagions des idées, la vie d'après, celles d'avant, les empreintes qu'elles avaient laissées. Une toile vierge était posée sur mon chevalet que je regardais. Je me suis levée, j'ai pris un pinceau, tout à coup 3 formes sont nées, je restais interloquée, j'assistais à la naissance de ma peinture, un moment de pur bonheur, j'étais excitée, emportée. Dans la semaine qui suivit, je faisais 5 toiles, mes amis passaient voir impatients et curieux de l'évolution. Ils aimaient beaucoup. Enfin, je peignais dans l'imaginaire, enfin, je pouvais laisser ma créativité s'exprimer.  Des êtres s'étaient invités me permettant de peindre les sentiments, les ressentis, la lumière, la vie, la mort. ​ Au début, tout en rondeur, ils se sont peu à peu étirés, toujours asexués, mais très féminins j'en conviens, et tout naturellement, le végétal les a rejoint, en particulier l'arbre si vivant. Je vous invite à visiter mon monde, mon univers, à partager mon évolution au fils des pages, année après année. Mais pas que, à partager également mes émotions, des instants parfois très personnels, des moments difficiles, mais aussi heureux, moments d'amour intense. Lorsque l'on peint avec son âme et son cœur, on ne peut se cacher ou tricher, la toile est un miroir, une mise à nu. Patricia